Arsenal argumentaire en faveur de la SSAD et de RA

NB : en cours de rédaction. Pour tout ajout, contacte Manu à travers la boucle des orateurices dédiée. Merci d'avance pour ton aide et ta contribution.

Anticipation des critiques négatives

 

Réaction A : “Il faut produire de plus en plus de nourriture ! Grâce à l’agro-industrie, nous pouvons lutter contre la faim !” 

Discours “risque de famine mondiale, risque de pénurie alimentaire → produire plus est la solution proposée, en comptant encore plus de population mondiale → donc augmentation de la production agricole. En 2008, la FAO a annoncé qu’il fallait doubler la production mondiale. 

Pour cela, il faudrait mettre en parenthèse les préoccupations environnementales ?


Question très ancienne, jusqu’à la fin du XIXème siècle → Malthus : la population avait tendance à s'accroître plus vite que la production agricole, donc écart croissant


Accroître la production ou réguler les naissances ?

→ industrialisation de l’agriculture à partir du XIXème siècle pour augmenter les rendements agricoles

→ Création de fertilisants à partir d'énergies fossiles : engrais chimiques, monocultures, mécanisation, irrigation, pesticides → explosion des rendements 

La production agricole augmente de façon exponentielle, et plus rapidement que la population

→ On est aujourd’hui en surproduction alimentaire : on a besoin de produire 2000 kC par jour par personne et on produit actuellement 3000  kC - 40% de la production céréalière mondiale part en alimentation animale

→ On a largement la capacité de nourrir tout le monde si l’on réduit notre consommation de produit animaux ! (privilégier l'enherbement plutôt que nourrir par céréales)


La vraie raison des risques de famine, c'est la pauvreté, et non le manque de disponibilité de la nourriture !


L'agriculture doit retrouver les quatre fonctions qu’elle assurait jusqu’au XVIIIème siècle : 

  • nourriture

  • énergie

  • matériaux

  • fertilisation (??)


Réaction B : “Il va falloir payer des cotisations, encore un prélèvement de plus sur mon pouvoir d’achat !” 

  • On paie déjà pour s’alimenter, de plus en plus cher, et de moins bonne qualité : le panier alimentaire moyen des français est de 225€/personne/mois ;
  • Principe de solidarité dans la société, ceux qui gagnent peu de revenus vont y gagner ;

  • Il y a des coûts cachés au système agro-industriel ! Santé, Pollution, Climat, Biodiversité, Humain, Economie... → ce sont les externalités négatives. Sur ces sujets nous payons des coûts bien réels, astronomiques, que la société paye, que le citoyen paye, mais dont le lien de cause à effet ne peut être fait de façon visible dans l’immédiat par le portefeuille du consommateur.

 

Réaction C : “Les producteurs vont se faire imposer quoi produire !”

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Réaction D : “Il y a un risque de récupération”

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Réaction E : “C’est pas réaliste”

On est tellement contre les agriculteurs qu’on souhaite précisément augmenter le nombre de citoyens qui épousent le métier de paysan.

La vraie raison des risques de famine, c'est la pauvreté, et non le manque de disponibilité de la nourriture !

Réaction F : “Les écolos, vous êtes contre les agriculteurs”

On est tellement contre les agriculteurs qu’on souhaite précisément augmenter le nombre de citoyens qui épousent le métier de paysan.
(→ retrouver chiffres)

Par contre on est contre les responsables de l'agro industrie.

L'objectif n'est pas de compliquer la vie des paysan·nes et des agriculteurices, mais au contraire de favoriser leurs produits face à des produits venus d'autres pays qui ne respectent pas les normes écologiques et sociales décidées par les comités locaux de la SSA. Les producteurices de produits conventionnés ont ainsi l'assurance d'écouler leurs produits et d'en tirer un revenu décent : c'est la première de leurs revendications !




La SSAD, les fondamentaux 

Un système qui permet de faire vivre dans la pratique l’intrication ontologique entre justice écologique, justice sociale et démocratie. 

Inspirée du modèle de la Sécurité Sociale de 1946. 


TROIS PILIERS ESSENTIELS


  • universalité → sanctuarisation d’un budget de 150€/mois pour l'acquisition de nourriture, pour toute personne, de la naissance à la mort, et ce quels que soient ses revenus
  • conventionnement démocratique → les produits qui peuvent être achetés avec ce budget sont choisis selon des critères établis démocratiquement par des assemblées locales, impliquant des citoyen·nes et des producteurices.
  • cotisations sociales → les caisses des SSA sont constituées et financées de manière locale, via des cotisations sur les richesses produites dans son périmètre.

LES OBJECTIFS 


Riposte Alimentaire exige la mise en place d'une Sécurité Sociale de l’Alimentation Durable pour : → garantir les besoins alimentaires de la population, → respecter les limites planétaires, → enclencher la transformation profonde et nécessaire de notre modèle agricole, imposé par le changement climatique, → assurer une vie digne aux paysannes et paysans qui nous nourrissent au quotidien.


Plus précisément, les impacts de la SSAD au niveau :

  • Social
    • mettre fin aux violences alimentaires (faim, malnutrition, violence symbolique de l’aide alimentaire) et assurer le droit à l’alimentation durable
    • assurer à celles et ceux qui nous nourrissent au quotidien une vie digne


  • Démocratie

    • que les usagers soient décideurs de leur usage
      • “souveraineté alimentaire” → organisation démocratique pour orienter la production agricole et alimentaire en fonction des besoins des populations et non en fonction des appétits d’accumulation du capital → remplacer la loi du plus fort propre à la logique de marché par le droit → démocratie alimentaire

 

  • Ecologie 

  • stopper les gigantesques effets destructeurs sur la planète générés par l’agriculture industrielle à elle seule
  • permettre d’assurer la durabilité de notre production de nourriture pour l’avenir  → “sécurité alimentaire”

 

Les acteurs à l’origine du projet :

  • a

  • b

  • c

  • d

Les initiatives existantes :

  • a

  • b

  • c

  • d


Quelques points de vigilance 

  • Toujours bien inscrire “durable” derrière SSA → SSAD

  • Parler de “résistance civile” et non de “désobéissance civile”


Quelques notions-clés 

Sécurité alimentaire : « la sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès physique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive, leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences alimentaires pour mener une vie saine et active »⁶.

 

Souveraineté alimentaire : Droit des peuples à une alimentation saine et culturellement appropriée produite avec des méthodes durables, et le droit des peuples de définir leurs propres systèmes agricoles et alimentaires⁷.

 

Gaspillage/perte : toute nourriture destinée à la consommation humaine qui, à une étape de la chaîne alimentaire, est perdue, jetée, dégradée

 

Santé durable : Selon l'OMS, la santé durable est un état complet de bien-être physique, mental et social atteint et maintenu tout au long de la vie grâce à des conditions de vie saines, enrichissantes et épanouissantes et à l’accès à des ressources appropriées, de qualité, utilisées de façon responsable et efficiente 

 

Droit à l’alimentation durable

Caisse 

Universalité

Conventionnement




Pour le plaisir :

Tout contenu "stylé" sur le sujet mais qui est trop poussé pour figurer ailleurs que dans cette rubrique "pour le plaisir" !


“Bientôt les dépouillés sont portés à réfléchir et à reconnaître que c’est une grande vérité, que les fruits sont à tous et la terre à personne ; que nous sommes perdus que pour l’avoir oublié ; que c’est une bien folle duperie, de la part de la majorité des citoyens, de rester l’esclave et la victime de l’oppression de la minorité ; qu’il est plus que ridicule de ne point s’affranchir d’un tel joug, et de ne point embrasser l’état d’association, seul juste, seul bon, seul conforme aux purs sentiments de la nature ; l’état hors duquel il ne peut exister de sociétés paisibles et vraiment heureuses. La Révolution française nous a donné preuves sur preuves que les abus, pour être anciens, n’étaient point indéracinables (…).

Gracchus Babeuf (1760-1797), « Contre le droit de propriété », Le Tribun du peuple (21 novembre 1795). 




Abbé Pierre :

« Ceux qui ont pris tout le plat dans leur assiette, laissant les assiettes des autres vides, et qui, ayant tout, disent avec une bonne figure, une bonne conscience : “Nous, nous qui avons tout, on est pour la paix !” Je sais ce que je dois leur crier à ceux-là : les premiers violents, les provocateurs de toute violence, c’est vous !

Et quand le soir, dans vos belles maisons, vous allez embrasser vos petits enfants, avec votre bonne conscience,  au regard de Dieu, vous avez probablement plus de sang sur vos mains d’inconscients, que n’en aura jamais le désespéré qui a pris des armes pour essayer de sortir de son désespoir.

Mais ne nous ne trompons pas, il n’y a pas de violence qu’avec des armes, il y a des situations de violences.

Il y a tel et tel peuple du monde que je connais très bien, où j’ai été tant de fois, où il n’y a plus aucune espérance pour la foule des plus petits. Aucune espérance d’apprendre à vivre. Et j’avais crié, vous les riches – il y a des riches qui sont honnêtement riches – vous avez le devoir de dépenser.

Ceux qui stockeraient dans des coffres de banque de l’or, des bijoux, qui les accumuleraient comme un trésor. Car la fortune dans les temps d’épreuve doit être partagée, venant au secours en créant des entreprises viables pour donner de l’emploi et du salaire. »

Abbé Pierre, "L'abbé Pierre, la Voix des sans-voix"
22 janvier 2007


Avant un précédent « suicide collectif » de notre histoire, la première guerre mondiale, une personne illustre, qui figure au Panthéon et dont le nom sublime est associé à nombre de nos espaces publics, disait :

« Mais d’abord, mais avant tout, il faut rompre le cercle de fatalité, le cercle de fer, le cercle de haine où les revendications même justes provoquent des représailles qui se flattent de l’être, où la guerre tourne après la guerre en un mouvement sans issue et sans fin, où le droit et la violence, sous la même livrée sanglante, ne se discerneront presque plus l’un de l’autre, et où l’humanité déchirée pleure de la victoire de la justice presque autant que sa défaite. [...]

Le courage [...] c’est d’aller à l’idéal et de comprendre le réel ; c’est d’agir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle récompense réserve à notre effort l’univers profond, ni s’il lui réserve une récompense. Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques »


Jaurès, Discours à la Jeunesse

Modifié le: vendredi 16 février 2024, 18:52